Bonjour,
Vous êtes du côté de Marseille le 3 octobre ou du côté de Rennes le 17 octobre ? Vous voulez en savoir plus sur le leadership tribal ? Alors passez me voir à l'Agile Tour 😉
Voici les créneaux :
- Jeudi 3 octobre à 11h45 à Marseille - Durée : 1h.
- Jeudi 17 octobre à 11h45 à Rennes - Durée : 1h.
Pour se mettre dans le bain, voici un extrait gratuit du livre "Rupture Douce - Saison 2" :
Un leader inspiré... par sa tribu, Florent LOTHON
Quel patron, manager, leader n’a pas rêvé d’avoir au service de son organisation, des travailleurs acharnés, innovants, soudés, dotés d’une loyauté à toute épreuve et produisant un travail de la plus grande qualité en moins de temps ? Je vais vous raconter l'histoire « Un leader inspiré... par sa tribu » et plus précisément, en quoi un plongeon dans la notion de Tribal Leadership invite à voir les choses sous un autre angle. Dans mon histoire, je parle aussi de « L’agilité ou comment oser le bonheur au travail ? » car le bonheur est l'une des composantes du Tribal Leadership et de « Quand TriBal et TriPal sont dans un bateau » du tome 1 car finalement, je poursuis l'introduction faite par Laurent dans la saison 1. Une sorte de second épisode. Cette histoire m'a été inspirée par plusieurs facteurs : ma première rencontre avec Laurent, le challenge de 21 jours de Tribal Leadership et peut être mon appartenance à cette fameuse génération Y. Si je vous la livre aujourd'hui, c'est pour ouvrir une porte de plus vers un monde peuplé de personnes dont l'esprit d'équipe ou tribal leur permet de déplacer des montagnes, d'écrire l'histoire avec des résultats encore jamais atteints.
Remerciements
Je tiens à remercier chaleureusement Laurent (Sarrazin) pour m'avoir invité à contribuer à ce livre et faire ainsi parti d'une tribu de grenouilles pleines de ressources et de créativité. Un grand merci également au relecteurs (grenouilles, famille, amis) qui m'ont permis d'améliorer grandement cette histoire. Un merci tout particulier à Gery Derbier pour m'avoir fait découvrir l'Host Leadership via Laurent. Enfin, je tiens à remercier celle que l'on remercie trop rarement tellement elle est discrète et humble. Pourtant nous utilisons le fruit de son travail au quotidien que ce soit à travers nos logiciels en soi ou sous le capot de ces derniers. Il s'agit de la Communauté du Logiciel Libre, dont la noble cause pourrait se résumer à : « L'informatique et la connaissance pour tous ». Elle qui donne sans contrepartie des outils dont la qualité fait de plus en plus parler d'elle. Ce livre a été rédigé avec l'outil de traitement de texte LibreOffice.
D'abord, une rencontre
La première fois où j’ai entendu parlé de Tribal Leadership est associée à une autre « première fois » : ma première rencontre avec Laurent Sarrazin à l’occasion d’un déjeuner. Et sans le savoir, j’étais en train de vivre l’un des événements forts que le Tribal Leadership met en évidence. La naissance d’une relation tryadique (entre 3 personnes pour faire simple). Laurent en parle très bien dans la saison 1 avec son histoire intitulée « Quand TriBal et TriPal sont dans un bateau ». L’énergie ressentie en rencontrant une personne qui partage ses valeurs fondamentales, l’effacement de l’entremetteur le temps de la rencontre, l’énergie palpable, etc. Tout est bien réel, je peux en témoigner.
Toutefois, ce déjeuner ne m’a pas permis d’y voir bien clair sur ce qui se cachait derrière cette notion nébuleuse de « Tribal Leadership ». Ni même après une sortie VTT avec Laurent. Et mon cerveau ne m’aidait pas beaucoup, il projetait sans cesse des images de tribus amazoniennes dans des scènes des plus mystiques tout en faisant passer Laurent pour un illuminé. Eh oui Laurent, j’avoue tout ! Trois mois plus tard, j’achetais le livre traitant du sujet, le dévorais et le décortiquais. Trois mois après la lecture, j’en parlais déjà autour de moi, animais des présentations sur le sujet, en interne et chez les clients. Et j’en parle encore à cet instant. C’est dire à quel point, ce livre peut changer définitivement votre regard sur votre environnement, peut changer votre comportement mais aussi et surtout votre façon d’être.
D’ailleurs je vais dès maintenant limiter les « vous » et « je » qui me séparent de toi lecteur, au profit du « nous » car ce livre nous incite à nous rapprocher, nous connecter, à faire tomber les barrières et le conditionnement de notre société. Cette société qui nous pousse à nous méfier les uns des autres, à rivaliser ou encore à vivre dans le stress ou la peur.
Il y a différentes façons de découvrir le Tribal Leadership. Il y a le livre bien sûr, mais il existe aussi, le « 21 Days Tribal Leadership Challenge ». Il s’agit d’une expérience gratuite, riche en introspection, qui nous invite à aller chercher au fond de nous nos valeurs fondamentales, à explorer les événements de notre passé et comprendre en quoi ils nous ont façonnés. Il nous amène à nous connecter véritablement auprès de personnes dont l'opinion compte pour nous. Mais il nous donne aussi accès aux outils concrets associés au Tribal Leadership. Et plus important, il nous aide à abandonner l’état d’esprit « Je suis génial » en commençant par le rendre visible. D’ailleurs ça ne vous rappelle pas Scrum ? Scrum que Ken Schwaber, son co-créateur, compare à notre belle mère. Cette personne qui pense que sa fille ou son fils aurait pu trouver mieux que nous même. Qui souligne nos défauts et nous pousse à nous dépasser. Pas étonnant que tant d'organisations ne parviennent pas à appliquer pleinement Scrum et à en tirer les bénéfices associés. Pas évident de vivre sous le même toit que sa belle mère. Mais refermons cette parenthèse pour revenir sur le « 21 Days Tribal Leadership Challenge ». Chaque jour, et ce pendant 21 jours consécutifs, une courte vidéo nous invite à accomplir un nouvel exercice. C’est une expérience à vivre. On en ressort grandi, on se connaît mieux soi même, on gagne en recul et en clairvoyance, on sait un peu mieux où l’on va.
Le deuil de nos croyances pour une évolution de notre société
Tout cela paraît presque simple mais quoi de plus difficile que de tenter de renoncer à nos croyances ? Croyance qui veut que l'on souffre pour réussir et qu’une fois qu’on a réussi, c’est aux autres, ceux qui sont en position subalterne, de souffrir. Croyance que pour conserver son pouvoir, il faut garder certaines informations pour soi et cloisonner ses relations aux autres. En effet, comment se libérer de croyances semées dès l’enfance sur les bancs de l’école grâce à la course au « bon point » ou à la note, nous confrontant très tôt à la rivalité, la peur, la violence, la compétition ? Croyances également semées à la maison avec ces jeux de société dont une seule personne peut sortir vainqueur. L’un des plus célèbres consistant à ruiner financièrement les autres joueurs, sa famille, ses amis en l'occurrence. Virtuellement bien sûr mais les principes sous-jacents s’ancrent en nous avec le jeu. Croyances cultivées par de grandes écoles élitistes et adeptes du bizutage d’une violence physique, sinon psychique condamnable et trop rarement condamnée. Puis le secteur professionnel prend le relais avec les entretiens de performance individuels, les primes, les classements parfois, etc. Sans oublier les médias qui nous ensevelissent sous des livres, émissions, séries, films véhiculant une culture de « guerrier solitaire ». Que penser de ces émissions reposant sur un principe d’élimination par simple vote pour qu’un seul « survive » ? Et que penser du monde politique, de ses relations de pouvoir et conflits d’intérêt ?
Il n’y a pas pour autant de fatalité. Les choses peuvent bouger. Margaret Mead, célèbre anthropologue américaine nous disait « Un petit groupe de citoyens engagés et réfléchis est capable de changer le monde. D’ailleurs rien d’autre n’y est jamais parvenu. ». Cela prend parfois du temps, mais comme le dit si bien la communauté du logiciel libre : « la route est longue mais la voie est libre ». Certains ont créé ou créent des écoles reposant sur d’autres principes que celui de la compétition et du programme scolaire pré-établi. C’est le cas des écoles Freinet par exemple. D’autres créent des jeux de société coopératifs selon lesquels ON gagne ou perd ENSEMBLE, favorisant ainsi l’entraide plutôt que la compétition. Certains étudiants bizutés refusent de bizuter à leur tour. Des entreprises revoient leurs principes de management pour un meilleur environnement de travail ou en constatant que d’autres qui l’ont fait avant eux obtiennent des résultats encore jamais atteints.
Le leadership hôte n’est plus une option
Qu’est ce qu’un leader hôte ? C'est une autre façon de définir un leader tribal, mais je vais y venir. Avant, je voudrais évoquer une petite anecdote.
Il y a quelques mois, j’étais en déplacement dans une école pour recruter de nouveaux collaborateurs. Les entretiens de recrutement n’avaient rien de nouveau pour moi, la routine. Mais le discours de l’un des candidats m’a rappelé à quel point de plus en plus de personnes font passer la qualité de vie avant le montant du salaire. Voici ses mots « Je ne cherche pas spécialement un emploi avec un super salaire et plein de responsabilités, ni même une promesse de carrière dans ce sens. Ce qui compte le plus pour moi, c'est de me sentir bien dans mon travail, avec du contact humain ». J’ignore si mon appartenance à la génération Y est un facteur déterminant quant à mon regard sur les choses. Mais quoi de plus légitime que de vouloir vivre ces 8 heures par jour, 5 jours sur 7, plus de 200 jours par an, pendant plus de 40 ans de sa vie dans les meilleures conditions possible ? Un jour, j’ai lu quelque part que le rôle d’un manager est de « construire des personnes » (ce que j’interprète comme « enseigner par l’exemple, permettre a ses collaborateurs de gagner plus de confiance en eux pour libérer leur potentiel et se développer »). C’est cet état d’esprit qu’on retrouve à la fois dans la notion de Tribal Leadership ou dans l’agilité dont le leadership serviteur (« Servant Leadership », terme inventé par Robert K. Greenleaf : https://www.greenleaf.org/) est l’un des ingrédients indispensables au succès.
Puisqu’on parle d’agilité et de leadership serviteur, arrêtons nous un peu sur le terme « serviteur ». Ce mot a le mérite de se distinguer du leader « héros » omniscient, omniprésent, qui commande et contrôle. Mais ne confondons pas le leader serviteur avec le leader abdicateur qui demanderait à son équipe (sous prétexte que cette dernière doit être auto-organisée) quoi faire face à un incendie. Mark McKergow propose le terme plus adéquat de « leader hôte ». Pour bien comprendre l’idée, prenons une métaphore. Que fait un hôte lors d’une soirée ? Il est présent aux préparatifs pour s’assurer que tout sera au point pour recevoir ses invités, il accueille personnellement chacun d’eux. Au cours de la soirée, il les oriente (vers le dîner par exemple). Comme il connaît chacun d’eux personnellement, il met en relation des personnes ayant des valeurs communes qu’il valorise. Il peut aussi lui arriver de se mettre en retrait, juste après avoir mis en relation deux personnes par exemple ou en étant servi en dernier. Il peut aussi être amené à s’exposer et se mettre en danger, face à des intrus venant perturber la soirée. Si la soirée tourne au vinaigre, il sera le dernier à partir comme le capitaine d’un bateau en train de sombrer s’assure que tout le monde est sain et sauf avant de penser à sa propre vie. Après la soirée, il peut être amené à nettoyer les lieux. L’hôte est à la fois le premier et le dernier, à la fois héros et serviteur. Il est à la fois sous les projecteurs, en coulisse et au balcon pour prendre du recul et veiller au bon déroulement de la soirée. Lorsqu’il invite, il laisse la possibilité à l’invité de refuser. Lorsqu’il met en relation deux personnes, il sait quel « trésor » renferme chacune d’elles.
Et c'est comme ça que ça se passe dans la tribu de grenouilles de Rupture Douce. Laurent invite, oriente, met en relation, se montre présent quand on a besoin de lui, sait aussi se mettre en retrait pour laisser émerger les initiatives et idées.
Maintenant que nous y voyons plus clair sur la notion de leadership tribal ou hôte, qu’est ce qui nous permet d’affirmer que ce genre de leadership n’est plus une option ?
Ne plus être seul face à la complexité
Nos produits informatiques deviennent de plus en plus complexes à réaliser tant du point de vue technique que du point de vue des besoins fonctionnels à couvrir. De nombreuses décisions difficiles et pourtant structurantes doivent être prises. Le leader n'est plus en mesure d'être omniscient et omniprésent. Il doit donc déléguer une partie de son pouvoir à son équipe afin de rester concentré sur l'essentiel, comme lever les obstacles qu’elle rencontre et la protéger des perturbations extérieures afin de garantir qu'elle soit pleinement productive. Il doit également s'assurer que la méthodologie adoptée est correctement appliquée aussi bien côté technique que côté métier. Au besoin, il doit coacher les personnes qui nécessitent un accompagnement pédagogique par l'exemple.
L’ impuissance du leader seul face à la complexité est également le cas de nos figures politiques. Incapables de prendre les bonnes décisions seuls. Les défis environnementaux, économiques et sociaux nécessitent aujourd'hui des compétences qui dépassent largement celles de notre organe politique. Tout comme le leader Agile, il est nécessaire de donner davantage de pouvoir et d'autonomie à ceux qui sont au front, qui connaissent très précisément la situation et savent le plus souvent quoi faire. Cela nécessite donc de faire confiance. Je n’ai pas une âme de militaire mais le Général Patton disait ceci : « Si vous dites aux gens où aller, mais pas comment ils doivent y aller, vous serez impressionné par les résultats ». [...]